Nina Leger et Alice Zeniter : Explorer les séquelles coloniales / Regards croisés
Dans Mémoires sauvées de l’eau, une géologue travaillant en Californie en aval d’un gigantesque barrage doit faire face à l’avancée de méga-feux. Dans la panique d’un monde qui vacille, c’est aussi le passé de la région qui resurgit, et le souvenir tragique des dévastations issues de la ruée vers l’or. Nina Leger fait entendre dans ce roman l’épopée d’une civilisation qui s’est construite en détruisant, au point de préparer sa propre ruine. Frapper l’épopée met en scène une enseignante, Tass, partant à la recherche de deux élèves kanak disparus, et qui, de Nouméa à Bourail, va retracer l’histoire de ses ancêtres. Croisant le destin d’une femme à celui de l’archipel calédonien, Alice Zeniter dépeint avec virtuosité son passé colonial et les séquelles laissées par cette domination sur la mémoire et les corps des populations opprimées.
Rencontre animée par Sonia Déchamps.
Nina Leger est écrivaine. Elle a publié plusieurs romans aux éditions Gallimard, comme Mise en pièces (2017, prix Anaïs Nin et prix de la Vocation) et Antipolis (2021). En parallèle de son travail d’écriture, elle enseigne l’histoire et la théorie de l’art aux Beaux-arts de Marseille.
Alice Zeniter a publié six romans, parmi lesquels Sombre dimanche (Albin Michel, 2013, prix du Livre Inter), Juste avant l’oubli (Flammarion, 2015, prix Renaudot des lycéens), L’art de perdre (Flammarion, 2017, prix littéraire du Monde et prix Goncourt des lycéens) et Comme un empire dans un empire (Flammarion, 2020), ainsi qu’un essai, Toute une moitié du monde (Flammarion 2022). Elle est aussi dramaturge et metteuse en scène.
À lire
Mémoires sauvées de l’eau, Nina Leger
(Gallimard, 2024)
Frapper l’épopée, Alice Zeniter
(Flammarion, 2024)
En partenariat avec les bibliothèques de la Ville de Paris et Bibliocité