Antoinette Rychner et Jean-Paul Engélibert / Écrire l’effondrement
Dans un futur (très) proche, une catastrophe climatique en Californie provoque l’effondrement général de nos sociétés : en quelques mois sont engloutis ressources énergétiques, télécommunications, système monétaire… Puis c’est au tour des institutions civiles et politiques de disparaître. Après le monde est un roman inspiré des théories de la “collapsologie”, écho douloureux aux angoisses qui ébranlent ce début de siècle. Cette fable des temps post-modernes évite pourtant l’écueil du défaitisme pour proposer une morale porteuse d’espoir : le salut, s’il existe, viendra toujours du langage.
C’est aussi ce que postulent les travaux du chercheur Jean-Paul Engélibert, spécialiste des fictions de fin du monde dont le dernier ouvrage, Fabuler la fin du monde : la puissance critique des fictions d’apocalypse, considère les récits de la catastrophe comme une invitation à repenser notre rapport au monde. Rencontre autour d’un genre qui nous emmène aux frontières de l’humain et pose un regard critique sur notre époque, nos peurs, notre manière de penser le monde et de l’habiter.
Antoinette Rychner est une autrice et dramaturge suisse. Son premier roman, Le Prix, paru en janvier 2015 chez Qui Vive, a obtenu le prix Michel-Dentan 2015 et le prix suisse de littérature 2016, les deux plus importantes récompenses littéraires de Suisse romande.
Jean-Paul Engélibert est professeur de littérature comparée à l’université Bordeaux-Montaigne, spécialisé dans l’étude des récits de l’effondrement. Il est l’auteur notamment de Fabuler la fin du monde : La puissance critique des fictions d’apocalypse, paru aux éditions La Découverte en 2019.
Rencontre animée par Yann Nicol